A l'extrême nord-est de la Malaisie, près de la frontière thaïlandaise, ma montre indique 6h. Le ciel est encore obscur quand j'embarque pour le train de la jungle. Une voie ferrée pittoresque qui traverse et anime l'intérieur du pays. Une poignée de villages et de résidences agricoles sont les maigres témoins de la présence humaine au milieu de la végétation dense qui borde le parcours. En début d'après-midi, je descends du train dans la commune de Jerantut avant d'attraper un bus pour le parc national de Taman Negara. Une authentique jungle, plus vieille que l'Amazonie ou les forêts du Congo, qui affiche 130 millions d'années. Elle a résisté aux différents déluges, variations géologiques, activités volcaniques et pour encore longtemps je l'espère à l'appétit humain de déforestation.
De nombreux sentiers balisés s'enfoncent dans la verdure. L'un d'entre eux conduit à une série de ponts de singe au-dessus de la canopée. Un autre longe la rivière au milieu de la végétation inextricable. Une variété de plantes occupent les basses couches de la jungle tandis que de longs arbres pointent vers le ciel pour capter les rayons du soleil. En chemin, une myriade d'insectes rampent sur le sol. Des fourmis titanesques qui dépassent les deux centimètres marchent frénétiquement sur le sentier touristique. Mon pied hésite lorsqu'il rencontre un scorpion d'une quinzaine de centimètres de long. Mais ma rencontre la plus détestable viendra lorsque je soulèverai mon tee-shirt en constatant qu'une dizaine de sangsues se sont tranquillement invitées sur mon ventre et mes jambes. Ce n'est pas douloureux mais elles restent accrochées jusqu'à tripler ou quadrupler leur volume en se gorgeant de sang. Pour faciliter leur travail de pompage, elles injectent un anti-coagulant qui retarde la cicatrisation de la blessure. J'attendrai plusieurs heures avant de voir mes minuscules plaies se refermer. Les aléas de la jungle.
Le lendemain je quitte la jungle en bateau pour une reposante balade sur les eaux boueuses d'une des rivières du parc. Retour à un monde civilisé.
Keyword - balade en bateau -
lundi 15 septembre 2008
les sangsues de la plus vieille jungle du monde
Par dorian le lundi 15 septembre 2008, 10:24 - TDM2-Malaisie
samedi 23 août 2008
3 perles dans l'océan indien
Par dorian le samedi 23 août 2008, 20:32 - TDM2-Indonesie
3 joyaux dans un écrin turquoise, un qualificatif non usurpé pour définir Gili Trawangan, Gili Meno et Gili Air. Mais nous avons bien failli ne jamais poser le pied sur ce paradis. Bien qu'un transport rapide relie directement Bali à la plus grande des 3 iles – Gili Trawangan –, nous avons opté pour la solution économique en prenant le ferry. Et pour compliquer la chose, nous avons tout gérer par nous-même : ferry depuis Padang Bay, arrivée chaotique dans le port mafieux de Lembar où l'organisation d'un transport routier vers le port de Bengsal – point de départ pour les îles Gili – s'accompagne d'une bonne dose d'énervement. L'arrivée méritée à Bangsal sonne quasiment la fin du chemin de croix ; plus que 45 minutes de traversée et nous débarquons enfin à Trawangan. Mais les soucis ne sont pas terminés. Pour achever cette journée peu plaisante, nous passons plus d'une heure à chercher un hébergement pour finalement dégoter une chambre trois fois plus chère qu'à Bali pour une qualité inférieure. Vivement demain pour oublier tout ça !
La nuit a effacé les désagréments de la veille, nous nous rendons compte de la magie de cette île. Un disque de verdure complètement ceinturé par un anneau de sable blond. Et une richesse encore plus incroyable se cache à quelques mètres du rivage : un récif corallien inoubliable.
La majeure partie de la journée, c'est sous l'eau que nous la passons. Armés d'un masque et d'un tuba, on se laisse dériver par le courant. Et chaque mise à l'eau déploie son lot de pêches visuelles miraculeuses. Qu'on change d'île ou de pays, les habitants colorés de l'océan indien continuent leurs captivantes valses sous-marines. Mais aujourd'hui, une héroïne éclipse les autres résidents du récif. La tortue imbriquée vole la vedette aux nasons et poissons-papillons. Elle nous octroie un spectacle de tous les instants. On suit chaque tortue qui vole entre deux eaux. Une danse lente et planante. Nage au-delà du temps pour quelques mammifères terrestres qui goûtons les plaisirs d'un autre élément. Notre compagne s'échappe dans le bleu flou des profondeurs de l'océan. Notre mémoire prolonge cette douce et lente fuite.
Gili est un des nombreux joyaux indonésiens, car l'Indonésie regorge de petites îles arrosées d'eau turquoise et truffées de créatures fantastiques. Autant d'eldorados pour plongeurs néophytes ou confirmés. Pour ma part, j'ai rempli mon calendrier pour de futures odyssées sous-marines.
mardi 5 août 2008
Avec les grands requins blancs...
Par dorian le mardi 5 août 2008, 17:51 - TDM2-Afrique du sud
L'ambiance oppressante des « Dents de la mer » plane au-dessus de nos têtes. L'activité de la journée nous emmène à la découverte des grands requins blancs. En dépit de son côté ultra-touristique et la sensation d'être compressé dans une cage pour rentabiliser au maximum l'excursion, la rencontre avec un grand requin blanc reste unique et cristallise une pléiade d'émotions : du trac à la peur, du respect à l'admiration. Des mâchoires surpuissantes, plusieurs rangées de dents taillées en triangle, un odorat fortement développé pour repérer quelques micro-gouttes de sang dans plusieurs mètres cubes d'eau. Bien qu'il soit un terrible prédateur, le danger qu'il représente pour l'homme a été stigmatisé de manière bien trop profonde. Certes le danger existe, mais le nombre de morts dus à l'attaque de grands requins blancs ne dépassent pas les 10 personnes chaque année – on n'est bien loin des centaines de personnes qui s'électrocutent chaque année avec un grille-pain qui fonctionne mal.
L'excursion est bien rodée. Briefing des participants sur la pelouse du centre puis départ en bateau jusqu'à la zone de plongée. L'équipage s'affaire à harnacher la cage à la coque du bateau. Dernières consignes de sécurité et la première fournée de 6 plongeurs descend dans la cage. L'instruction principale est simple voire puérilement logique : Ne pas sortir main ou pied en dehors de la cage et ce, sous aucun prétexte. Ça sent le thon à l'arrière du bateau... Un membre d'équipage jette une tête de poisson accroché à un filin par dessus bord et la première créature arrive - la bande-son des « Dents de la mer » poursuit sa mélodie hachée en filigrane musical. Une nage paisible et massive avant de bondir hors de l'eau pour se saisir de l'appât. Une attaque fulgurante. La gueule entrouverte laisse miroiter sa parfaite dentition. Les plongeurs sont aux premières loges. Je m'agite sur le pont du bateau. C'est mon tour. J'enfile la ceinture de plomb et me glisse dans la cage. La musique lancinante traverse toujours mon esprit. Du petit coin de ma cage, l'instant est grandiose. Plusieurs requins circulent devant nous et rôdent autour de l'appât. Un autre attaque la mousse de protection de la cage.
Chaque plongeur fera 2 passages avant de faire un détour vers une colonie de phoques qui se tortillent sur petite île. Une nourriture de prédilection pour les grands requins blancs. Nous quittons ce lieu pour rentrer au port et retrouver notre terre ferme o combien accueillante.
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